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À propos

Histoire

Depuis des temps immémoriaux, les Innus ont pratiqué un mode de vie nomade en parcourant les bassins versants se déversant dans la Mer du Labrador et le Saint-Laurent ; certains groupes franchissaient même la ligne de partage des eaux, rejoignant les rivières s’écoulant vers la Baie d’Ungava, la Baie d’Hudson et la Baie James. S’appuyant sur les ressources disponibles selon les saisons, ces migrations consistaient la plupart du temps à la remontée des rivières vers la fin de l’été pour rejoindre les territoires de chasse (Nutshimit), jusqu’à la fin du printemps, qui annonçait le retour vers la côte (Uinipeku). Au fil du temps, ces grands voyages ont laissé des traces dans le paysage des rivières Ashuapmushuan, Mistassini, Péribonka, Outardes, Betsiamites, Manicouagan, la Romaine, Moisie et bien d’autres.

Sur le Nitassinan des Pessamiulnuat (les Innus de Pessamit), la Manikuakanishtiku constitue l’une de ces grandes voies de pénétration. Marquée par le passage répété des familles St-Onge, Collard, Picard, Benoit, Bacon et Vachon, elle constitue aujourd’hui un héritage inestimable pour l’ensemble des membres de la communauté. Or ces marques sont aujourd’hui enfouies sous les masses d’eau et de béton générées par la construction des barrages Manic-1, Manic-2, Manic-3 et Manic-5, dès la fin des années 1950. Ont ainsi été engloutis les sentiers de portage, lieux de campement, aires de repos, sites de rassemblement ou de cérémonie, caches de nourriture, villages temporaires et cimetières, autant de repères faisant de la rivière un espace familier. Toutefois, s’il est une chose que le développement hydroélectrique n’a pas effacé, ce sont les innombrables souvenirs que les « derniers nomades » ont conservé de leur vie en territoire, une vie tissée de relations avec la terre, les animaux et les gens.

En effet, le paysage de la Manikuakanishtiku a été drastiquement transformé, mais sa valeur exceptionnelle perdure dans la mémoire des Pessamiulnuat. Cette série balado souhaite ainsi rendre hommage à ceux et celles qui, enfants, adolescent.e.s ou jeunes adultes, ont vu les grands voyages en territoire devenir chose du passé, et qui luttent depuis, non seulement pour obtenir justice, mais pour assurer le maintien d’une mémoire culturelle brutalement altérée par la disparition des lieux et des paysages qui en sont les dépositaires.

Au fil de ces sept épisodes, vous pourrez donc entendre leurs récits, afin que soit enfin libéré ce qui se cache SOUS LES BARRAGES.

GENÈSE

L’idée derrière la création de cette série est née lors d’un séjour de recherche à la Station Uapishka en mars 2021, regroupant des chercheures du département de géographie de l’Université Laval (Justine Gagnon et Caroline Desbiens), des membres de la communauté de Pessamit (Moïse Ashini et Joseph-Louis Vachon) et des employé.es de la Station. Le séjour avait pour but de mieux saisir les particularités du patrimoine territorial innu associé à la rivière Manicouagan et d’échanger autour d’une collaboration en devenir. Ce séjour s’inscrivait par ailleurs à la suite des recherches doctorales de Justine Gagnon, menées en collaboration avec la communauté de Pessamit et ayant pour objectif de documenter et de visibiliser les témoignages livrés à différentes époques entourant la construction des grands barrages sur le Nitassinan de Pessamit, tout en mettant en lumière la singularité du patrimoine innu issu du mode de vie nomade.

Pour lire la thèse : Nitshissituten : mémoire et continuité culturelle des Pessamiulnuat en territoires inondés

PROTAGONISTES

Les protagonistes de la série sont ce que nous pourrions appeler « les derniers nomades » au sein de la communauté de Pessamit. Leurs témoignages font écho à une période historique allant approximativement du début du XXème siècle aux années 1970. Depuis la création de la réserve de Pessamit en 1851 et du pensionnat de Sept-Îles en 1952, les récits migratoires sont ceux des familles ayant maintenu un mode de vie semi-nomade malgré ​les efforts de sédentarisation des États québécois et canadien. Tel que mentionné précédemment, ces déplacements saisonniers à travers le territoire ont été réellement compromis à partir des années 1950, lorsque les premières infrastructures hydroélectriques ont entravé les routes de canotage menant aux terrains de chasse familiaux. Les histoires partagées reflètent ainsi un tournant important dans la colonisation de la Haute Côte-Nord, ayant entraîné une transformation radicale du mode de vie des Innus.

Porteurs et porteuses de savoirs

Futur.es porteurs et porteuses de savoir

ÉQUIPE

Jean Luc Kanapé

Co-concepteur, Co-scénariste et réalisateur

Jean Luc Kanapé est un homme de Pessamit dont les ancêtres ont arpenté le territoire. Sa façon unique d’être et de raconter nous fait voyager tant sur la rivière Manikuakanishtiku, qu’en profondeur, dans le cœur des gens et des aînés qu’il rencontre. Jean Luc travaille à la conservation du territoire à temps plein, tout en offrant des séjours éducatifs à des jeunes de sa communauté. Il est aussi chanteur (anciennement du groupe Petapan) et acteur (Nouveau-Québec de Sarah Fortin).

Karine Lanoie-Brien

Co-conceptrice, Co-scénariste, conseillère à la réalisation

Karine Lanoie-Brien, alias « K », est une créatrice multidisciplinaire qui travaille dans les domaines de la communication et des arts visuels depuis 1997. Après avoir fait ses premières armes à la télévision en tant que recherchiste et chroniqueuse, elle s’est tournée vers la conception, la direction artistique et la réalisation, lançant de nombreux projets centrés sur les relations entre l’humain et son environnement naturel et culturel.

Frédérique Alain

Productrice

Frédérique Alain, productrice émergente, qui se définit par son engagement social et son sens de l’émerveillement inébranlable. Graduée en 2019 du programme de Stratégies de production culturelle et médiatique de l’UQAM, Frédérique a travaillé pendant 2 ans comme agente au financement pour le Wapikoni mobile, avant de rejoindre, en mai 2021, les rangs de l’équipe de Terre Innue, d’abord comme coordonnatrice de production sur la série Dans un territoire près de chez vous, puis comme directrice de production sur ce même projet. Elle est aujourd’hui productrice et directrice générale adjointe.

Kim O’Bomsawin

Productrice exécutive

Abénakise, Kim O’Bomsawin a complété une maîtrise en sociologie avant d’entreprendre sa carrière de cinéaste-documentariste qui lui a valu de nombreux prix. Faire découvrir l’univers des Premiers Peuples est ce qui motive sa démarche.
Présidente de Terre Innue et de Productions Innu Assi depuis 2020, Kim O’Bomsawin est productrice exécutive sur tous les projets de Terre Innue. Elle donne également des conférences en milieu scolaire et institutionnel sur le cinéma autochtone et sur les enjeux qui touchent les Premiers Peuples.

Justine Gagnon

Chercheuse et idéatrice

Justine Gagnon est professeure au département de géographie de l’Université Laval et responsable scientifique à la Chaire de recherche du Canada en patrimoine et tourisme autochtones. Ses travaux portent sur la manière dont les géographies autochtones s’actualisent, résistent et composent avec les contraintes imposées par la souveraineté étatique, l’exploitation des ressources naturelles et l’ensemble des politiques qui affectent de près ou de loin l’horizon d’action et d’affirmation des Peuples autochtones au Québec et au Canada.

Mali Rock-Hervieux

Illustratrice

Originaire de Pessamit, Mali Rock-Hervieux est une artiste visuelle et une danseuse de pow-wow très active dans la vie culturelle de sa communauté.

Matthew Vachon

Musicien

Matiu est le nom de scène de Matthew Vachon, un auteur-compositeur-interprète innu de Uashat-Maliotenam, au Québec. Il a remporté à trois reprises le Félix de l’artiste autochtone de l’année, en 2019, 2020 et 2021.

Audrey-Lise Rock-Hervieux

Coordonnatrice, traductrice, recherchiste

Audrey-Lise Rock-Hervieux, blogueuse de Maman Autochtone, est une mère innue de 2 enfants de la communauté autochtone de Pessamit.
Sur son blog, elle partage ses écrits, ses pensées, son passé, son vécu, sa vision, ses questionnements, etc. Tout pleins de beaux sujets à réflexion remplis d’humilité, d’amour, d’espoir et de courage. Elle est actuellement étudiante en gouvernance autochtone et en voie d’obtenir son baccalauréat en arts.

Nadia Koromyslova

Coordonnatrice

Après des études en sciences politiques, Nadia Koromyslova travaille en communication et journalisme. Elle se dirige par la suite vers le monde du documentaire qui l’a toujours fasciné. Elle collabore sur plusieurs films à caractère engagé (Après Nous, Analogue Révolution, Les perdants) à titre de coordonnatrice de production et directrice de production. Elle touche aussi à la distribution avec Diffusion Multi-Monde. Enfin, elle réalise plusieurs projets avec des artistes et des organismes au sein de la Coopérative la Brique.

Ariane Alain

Coordonnatrice en postproduction

Ariane a rejoint l’équipe d’Innu Assi à titre de coordonnatrice en avril 2023. Elle se passionne pour les projets communautaires, ce qui la motive est de voir l’impact que ceux-ci ont dans les communautés.

Benoît Dame

Concepteur sonore

Benoit Dame (Exsono) est concepteur sonore. Depuis quelques 20 années dans le domaine, il s’est bâti une solide crédibilité par son apport sonore au monde du documentaire et de la fiction par une approche créative, sensible et rigoureuse.

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